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Photo du rédacteurStéphane Abdallah ILTIS

Aime ton Shaykh, ne l'adore pas

Dernière mise à jour : 22 août 2019

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ


La frontière entre l'amour et l'idolâtrie est extrêmement ténue, et on a vite fait de la franchir sans vraiment s'en rendre compte.

Ainsi, si l'on n'y prend garde, l'amour pour le Prophète (صلى الله عليه وسلم) peut vite se transformer en adoration, à l'instar des chrétiens pour Jésus (عليه السلام).

Il en va de même pour des Shuyukh, qu'on a tendance à regarder et à vénérer (principalement dans certaines tariqas soufies) comme des êtres fabuleux aux attributs divins.

Or, tous ne sont que des hommes.

Avec un rang élevé auprès d'ALLAH par leur piété, certes, mais des hommes.

Et la juste mesure est de les considérer comme tels, et rien que comme tels (abstraction faite de leurs qualités propres), ce qui permet de ne pas les déifier hâtivement.

Et si d'aucuns ont atteint auprès d'ALLAH le rang d'Awliyas, qui leur confère certains traits surhumains (ne serait-ce que l'imputrescibilité de leurs corps après la mort physique), cela relève du pur secret, et il n'appartient à personne d'en préjuger ou de le présumer.

Aussi, considérer un Shaykh comme un 'Arifin BiLLAH, sans même savoir s'il a réalisé le fana, est un peu hâtif, sachant que certains maîtres spirituels n'ont atteint ce maqam que sur le tard, au terme de leur existence terrestre (Abu Yazîd Bistâmî ne l'aurait atteint que vers 70 ans).

Donc, gardons une certaine mesure pour ne pas risquer de tomber dans le Shirk, et abstenons-nous de prêter au Shaykh un degré qu'il n'a peut-être pas encore atteint - ne serait-ce que pour préserver et ménager son humilité.

Et accessoirement, au cas où il serait bien un WalîyuLLAH, pour respecter son secret - car le Walî, en bon malâmatî, cultive l'anonymat et l'art de donner le change.

En revanche, l'aimer sans limites en ALLAH, pour le frère pieux qu'il est, avec tous les égards dus à son rang de savant et de maître spirituel, est non seulement indiqué, mais encore nécessaire.


Car c'est le préalable obligé à toute relation de disciple à maître, sans lequel aucune transmission, aucun partage n'est possible.


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