بسم الله الرحمن الرحيم
On aime avec le cœur, on adore avec le corps.
Aimer, c'est spirituel ; adorer, c’est matériel : c'est rendre un culte par une pratique, ou des gestes, ou un rituel : c'est une manifestation physique.
Mais l'adorateur peut être vide d'amour : il peut rendre un culte mécaniquement.
Et paradoxalement, l'amoureux peut être silencieux dans son amour et n'en rien montrer, manifester.
Ainsi peut-on adorer avec ostentation sans rien dans le cœur, et aimer en secret sans rien montrer.
Mais normalement, dans l’ordre des choses, l’adoration précède l’amour : le corps est une passerelle vers l’esprit, et ces gestes qu’on accomplit avec lui finissent par atteindre le cœur, conformément au Hadith Qudsi dans lequel ALLAH ﷻ nous informe que Son Serviteur ne cesse de se rapprocher de LUI par les actes d’adoration obligatoires et surérogatoires ; en d’autres termes, c’est la répétition et l’augmentation volontaire de ces actes, au-delà de ce qui est imposé, qui finissent par se répercuter sur le cœur de l’adorateur, par Permission d’ALLAH ﷻ.
Mais la condition est l’intention sincère de se rapprocher d’ALLAH ﷻ : c’est la raison pour laquelle de nombreux adorateurs en restent au stade de l’adoration mécanique, car ceux-là prient pour eux-mêmes, par orgueil ou ostentation : en effet, combien ne vont à la mosquée que pour se montrer, imbus d’une piété purement affectée ; ou ne prient que par habitude ou de mauvaise grâce, parce qu’ils se sentent obligés, tout en pensant à leurs affaires mondaines qu’il leur tarde de retrouver ; ou encore par pur orgueil, pour se flatter dans leur for intérieur d’être de bons musulmans, de vrais croyants ?
Quant-à celui qui accompagne ses mouvements d’une orientation sincère du cœur, non seulement ce dernier finit par s’illuminer en lui, mais encore son corps lui-même finit par rayonner de cette lumière qui déborde de son être intime et profond.
Et quand il a fini d’accomplir les gestes rituels, son corps continue de rayonner de cette aura, faisant du moindre de ses actes (ces actes de la vie quotidienne que nous accomplissons tous) une adoration à part entière.
C’est ainsi que l’amoureux, illuminé par La Grâce Divine, prie même quand il ne prie pas – ou plutôt prie et adore au-delà de la prière et des actes rituels, sans qu’il n’en paraisse rien, en silence et en secret.
Pendant que l’adorateur hypocrite bouge et s’agite en vain, en une sorte de cérémonial affecté qui est tout sauf de l’adoration parfaite.
Car l’adoration parfaite est finalement celle qui s’accomplit certes avec le corps, mais aussi et surtout avec le cœur : c’est pourquoi nos maîtres affirment que la prière sans Dhikr est un corps sans vie.
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