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Photo du rédacteurStéphane Abdallah ILTIS

Al-Ikhlâs

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ


Quand je suis allé en Algérie, dans la Wilaya de Tlemcen, en tout début d'année 2015, je n'étais pas musulman, et je n'avais pas du tout l'intention de le devenir.


Même si, il est vrai, je commençais à me poser quelques questions à force de fréquenter des musulmans et de les observer au quotidien.


La famille qui m'avait accueilli était une famille très modeste : le père était un gendarme à la retraite, et tous s'entassaient dans un logement de fonction très rustique dont on leur avait laissé la jouissance, résultant de la division d'un ancien fort militaire français.


Personne ne prêta attention à ma mécréance : on mit un voile sur certains de mes comportements inhérents à cet état, et je fus accueilli à bras ouverts, avec la chaleur et l'hospitalité qui caractérisent les foyers maghrébins.


Et même, à ma grande surprise, le village entier m'adopta, et je fus convié à une veillée funéraire ; au moment de réciter le Coran, comme je n'étais pas en état de pureté rituelle, on me fit quitter l'assemblée, mais très délicatement, avec beaucoup d'égards, en détachant un jeune du groupe qu'on affecta à ma compagnie exclusive.


Mais le souvenir qui me marqua le plus fut la visite du chantier de construction de la future maison de mon hôte : petit à petit, en fonction des moyens du moment, il bâtissait sa propre demeure - qui se trouvait être l'œuvre de sa vie terrestre, et le fruit d'une existence laborieuse.


À un moment, pendant la visite, il se tourna vers moi, visiblement embarrassé : je sentais qu'il voulait me dire quelque-chose, mais qu'il ne savait pas trop comment s'y prendre.


Puis ça finit par sortir, avec toute la spontanéité et la sincérité des gens simples quand ils ont quelque-chose sur le cœur :


« Si tu te convertis à l'Islam, je te donne ma maison ! »


Et je sentis bien que si je disais oui, à ce moment précis, il me donnait sur-le-champ les clés de sa maison.


Je fus à la fois gêné et extrêmement choqué : cet homme était prêt à sacrifier une vie de peine et d'efforts, jetés à corps perdu dans cette maison inachevée, pour que j'embrasse sa religion.


Certes, je ne pouvais pas comprendre l'enjeu formidable que recelait ce sacrifice, mais ma logique rationnelle en fut ébranlée, et ce geste marqua ma mémoire à tout jamais.


Car pour la première fois de ma vie je voyais ce qu'était la foi authentique : celle qui relègue au second plan les biens matériels, quelle que soit leur valeur vénale ou sentimentale, pour leur préférer l'au-delà.


Ce Monsieur, ce Mumin, c'est Sidi Draoui Bénamar ; je voudrais ici lui rendre hommage, et demander à tous les musulmans qui liront ce post d'invoquer ALLAH ﷻ pour qu'Il lui bâtisse un palais en Son Paradis, à la porte duquel l'attendra pour l'y accueillir, lui et sa famille, Sayyidina Muhammad ﷺ.


Ne serait-ce que pour son intention et sa sincérité manifeste lorsqu'il m'offrit les clés de sa modeste demeure - tout ce qu'il possédait dans ce bas monde - en échange de mon adoration d'ALLAH ﷻ.



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