بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ
On dit qu'il faut de tout pour faire un monde, mais peut-être faut-il de tout, aussi, pour faire un Dîn ?
Sans nos frères et sœurs radicaux qui traquent sans relâche Haram et Bid'a, faisant des rappels et des mises en garde incessants, intransigeants et péremptoires, peut-être serions-nous moins vigilants, au quotidien, et nous laisserions-nous un peu trop facilement aller à certaines tentations et facilités ?
Sans les frères et sœurs qui prêchent l'amour, la tolérance et l'ouverture, peut-être endurcirions nous nos cœurs à l'égard des kafirun (j'assume ce terme qui est d'usage dans le Coran pour désigner les non-musulmans et n'est en rien péjoratif) et finirions-nous par nous replier sur nous mêmes dans un esprit par trop communautaire, au détriment de Da'wa ?
Sans les frères et sœurs qui ne jurent que par la science et brandissent en permanence les fatawas des savants, peut-être nous laisserions-nous aller, dans une espèce d'auto-complaisance, à notre propre interprétation de la religion, en fonction de ce qui nous arrange ?
Et sans les frères et sœurs par trop négligents, oublieux, pécheurs, dont les fautes nous crèvent les yeux, peut-être perdrions-nous le sens de cette grâce qu'est le pardon et la miséricorde ?
D'autant que nous-mêmes sommes nécessairement fautifs à certains moments sans nous en rendre compte, et si nous ne pouvions compter, à ces moments-là, sur l'indulgence et la miséricorde des frères et sœurs qui en sont témoins, nous passerions notre temps à nous faire blâmer et à blâmer en retour.
Car même si, à la base, nous sommes fermés au discours de l'autre, il y a toujours une petite part en nous, plus ou moins consciemment, qui l'écoute et en retient quelque-chose.
Le vrai défi, maintenant, c'est que toutes ces sensibilités arrivent à cohabiter dans la tolérance et la fraternité autour du Tawhid qui nous réunit.
Qu'ALLAH nous aide en ce sens.
Comentarios