بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ
L'amalgame permanent (soigneusement entretenu) entre arabité et Islam est à mon avis un problème de fond, qui fait obstacle à Da'wa et entrave la propagation et l'universalisation de l'Islam dans les pays dits "occidentaux".
Car beaucoup trop de gens se sentent étrangers à cette arabité, qui fait obstacle entre eux et les valeurs fondamentales de l'Islam.
Ainsi l'Islam en France n'est quasiment représenté que par des arabo-maghrébins - et les quelques français qui y jouent un rôle sont eux-mêmes tellement arabisés qu'on ne voit plus la différence.
Le pire, c'est que cette arabité est souvent folklorique, se manifestant plus dans l'apparence extérieure, cultivée avec ostentation (turbans, djellabas, etc...), que dans la langue arabe qui est le cœur de la science islamique : car à défaut de maîtriser, il est important de paraître, d'avoir l'air.
Or, le français moyen susceptible d'embrasser l'Islam doit pouvoir s'identifier, et le gaulois, qui, par nature, se méfie de, et rejette ce qui ne lui ressemble pas, a davantage tendance à repousser cette arabité qui habille l'Islam qu'à être attiré par elle.
Les laïcards ennemis de la foi et de l'Islam, qui connaissent bien cette tendance, ont naturellement vocation à appuyer dessus, et même à la cultiver, pour entretenir cette défiance du français à l'égard de l'Islam.
Ainsi nomme-t-on exclusivement des représentants arabo-maghrébins très connotés (Hassan Chalghoumi est l'exemple le plus frappant), tout en discréditant et diabolisant, en parallèle, l'Islam sous couvert (notamment) d'attentats sous fausse bannière ; et des polémistes professionnels, à l'instar d'un certain Éric Z..., se sont fait une spécialité de cet Islam bashing : c'est la stratégie du pompier pyromane.
C'est ainsi que dans l'esprit du français moyen persiste l'équation : "Islam = bougnoules = terrorisme".
Or, l'Islam a une vocation universelle : de tous les Prophètes, Muhammad (صلى الله عليه وسلم) était le seul à avoir reçu la mission de diffuser son message à l'humanité entière ; et cette ghettoïsation de l'Islam dans les frontières de l'arabité empêche cette universalisation.
Ainsi convient-il de former des français de souche qui feront Da'wa parmi les leurs, en adoptant une posture discrète, quant-à l'arabité, dans leur présentation : usage de leur prénom d'origine, vêture passe-partout (jeans, t-shirts, costumes classiques...), utilisation préférentielle de termes français... Réservant qamis et autres attributs islamiques apparents aux seuls lieux de culte, dans l'intimité des actes d'adoration.
Car le mieux est l'ennemi du bien et l'ostentation, en matière de Da'wa, est contre productive.
À moins qu'on ne souhaite cultiver l'entre-soi et faire de l'Islam un club fermé - voire une secte de bédouins enturbannés ?
Voyons l'objectif et sachons nous adapter en ménageant la sensibilité de nos interlocuteurs.
Car le musulman est avant tout un faciliteur, pas un provocateur, et le prosélytisme doit se faire en douceur.
Car il s'agit de gagner les cœurs, pas de convertir de force.
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