بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ
On se plaît à voir dans les défauts de l'autre sa propre supériorité.
Et on le plaint intérieurement, dans un mélange de mépris et de compassion - quand on ne le condamne pas tout simplement, d'une sentence aussi péremptoire qu'arbitraire.
Grave erreur.
Car l'autre, miroir de l'âme, n'est jamais que le reflet de son propre état ; et si on n'avait pas dans le cœur certaines maladies, on ne les projetterait pas sur les autres :
Ainsi, si l'on croit voir de l'hypocrisie chez l'autre, c'est que le virus de l'hypocrisie est en soi.
Si l'on y voit du mépris, c'est que le virus du mépris est en soi.
Si l'on y voit de l'orgueil, ou de la suffisance, c'est que le virus de l'orgueil ou de la suffisance est en soi.
Un cœur pur et sain, dénué de ces maladies, ne saura pas les voir en son prochain, parce qu'il ne les connaît pas, il ne les a pas éprouvées.
Il portera sur lui un regard candide et vierge de tout jugement.
Ainsi, quiconque voit en l'autre une foule de défauts doit sérieusement s'interroger : loin d'être meilleur, c'est qu'il est probablement submergé par ces mêmes défauts qu'il projette massivement sur son entourage.
C'est peut-être qu'il est grand temps pour lui de consulter un médecin du cœur et de l'âme.
Pourvu qu'on sache prendre conscience de son mal - car le grand malade du cœur est souvent frappé d'anosognosie.
Ce qui explique que ce bas monde soit à ce point submergé de médisance, de haine et de colère.
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