بسم الله الرحمن الرحيم
Quand on fait le Dhikr du cœur, on doit s'attacher à localiser Ruh.
Ruh se trouve au niveau de l'aorte – en haut – quand Nafs se situe au niveau du ventricule gauche – en-bas.
On peut ressentir le pouls à différents endroits du cœur, et même du corps : pour être en Présence d'ALLAH ﷻ, on devra donc s'attacher à localiser le pouls au niveau de l'aorte – c'est-à-dire en-haut du cœur.
Si en revanche on le situe à un autre endroit du cœur (ou du corps), cela signifie qu'on éprouve d'autres états spirituels.
Localiser et déplacer le pouls ressenti, de manière à l'amener à Ruh, est un exercice initiatique qui ne peut être enseigné que par un maître spirituel autorisé et accompli.
Ainsi, si on pratique le Dhikr seul sans être supervisé par un Shaykh, on peut croire faire le Dhikr du cœur au niveau de Ruh, alors qu'en fait on le fait au niveau de Nafs, en compagnie de Shaytan.
Il y a un process bien particulier à observer pour faire le bon Dhikr : une manière d'inspirer, de bloquer la respiration, le tout devant être accompagné de formulations bien précises.
Le Dhikr du cœur ne s'improvise pas et demande une préparation, plus ou moins longue selon les disciples et leur état d'impureté ; c'est pourquoi le débutant commencera par un Dhikr de la langue, censé lui inculquer – entre autres – la concentration, la patience, l'immobilité nécessaires...
Ainsi, l'apprentissage du Dhikr se fait par étapes, qu'on ne peut ni ne doit brûler : ce serait comme vouloir passer de la première à la dizaine année de médecine pour se prétendre apte à exercer ; on imagine bien qu'il manquera quelques enseignements et connaissances indispensables.
C'est pourquoi les maîtres n'autorisent pas tout disciple à pratiquer le Dhikr du cœur, ni même à partir en retraite spirituelle : c'est juste qu'ils n'y sont pas prêts, et qu'ils risquent d'en ressortir plus perturbés et désorientés qu'autre chose.
La spiritualité n'est pas une mince affaire et exige une fine expertise – aussi bien dans le diagnostic que dans les prescriptions : à chaque état spirituel son traitement.
Et à chaque aspirant son maître.
Car la base de tout, c'est le maître : on ne fait rien de bon sans LE maître qui nous est nécessairement destiné, et auquel on est lié spirituellement, de toute éternité, par une filiation déterminée.
Il convient donc, déjà, de trouver ce maître avec une intention sincère.
Il est peut-être déjà tout près de soi, mais on ne le voit pas, voilé qu'on est.
Et le premier de tous les dévoilements spirituels, sans lequel aucun autre n'est envisageable, c'est l'identification et la reconnaissance de son Murshid.
Et ça, c'est le cœur qui nous le dira : quand il aura trouvé celui qui le fait battre au bon diapason, il ne pourra plus s'en détacher.
C'est une loi.
(Le Shaykh donne ALLAH ﷻ comme le diapason donne le La : en d'autres termes, le Shaykh est le diapason qui donne ALLAH ﷻ.)
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