بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ
L'homme moderne a inventé un moyen particulièrement efficace de capturer son ego et de le sanctuariser : le compte de réseau social.
Ainsi érige-t-il avec délectation cet autel à sa gloire, à grands coups de selfies aux poses savamment étudiées et aux accessoires choisis :
MOI JE avec ses lunettes de soleil, MOI JE devant sa grosse voiture, MOI JE en vacances aux îles machin...
Le tout agrémenté de panneaux hautement spirituels, la plupart du temps truffés de fautes d'orthographe : MOI JE le grand sage.
Et chaque jour, MOI JE est à l'affût du nombre de vues, de pouces bleus et de likes sous sa dernière publication - comme autant de prosternations devant sa petite personne.
Quand MOI JE ne vient pas donner compulsivement un avis que personne ne lui a demandé, sous le post d'un autre MOI JE : toute la magie des commentaires, où tous les MOI JE viennent jouer des coudes pour exister aux côtés des autres MOI JE de la terre, sans vraiment s'écouter, mais en s'invectivant copieusement.
Mais le pire de tous, nous en conviendrons, est celui qui vient dénoncer ça, plein de hauteur... sur un post de réseau social, derrière son petit profil d'écrivaillon raté :
MOI JE ramène sa science...
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