بسم الله الرحمن الرحيم
Le but dans la prière, c'est le Khushu' ; et le Khushu' n'est pas simplement la concentration (qui n'est qu'un moyen de l'atteindre - comme l'ablution et le Dhikr préalables), mais l'état d'humiliation et de soumission absolues devant ALLAH ﷻ.
Le Khushu' implique que tu ressens la Présence d'ALLAH ﷻ, qui te permet d'éprouver aussi bien Sa Toute Grandeur que ton insignifiance.
Pour atteindre le Khushu', ton être entier doit être mobilisé, et en adéquation parfaite avec chacun des actes de la prière, à commencer par la récitation : c'est-à-dire que tu ne dois pas te contenter de réciter mécaniquement, mais tu dois aussi être impliqué, intellectuellement et spirituellement, dans la récitation.
En d'autres termes, tu dois comprendre ce que tu récites, et méditer dessus - car par le Coran, ALLAH ﷻ s'adresse à toi ; et quand quelqu'un te parle, normalement, tu l'écoutes et t'efforces de comprendre ce qu'il te dit, de manière à engager le dialogue et à rentrer dans la conversation.
C'est ainsi que la prière devient une discussion : ALLAH ﷻ nous parle par le Coran, originellement ; dans la prière, nous venons à LUI et LUI répétons ce qu'Il nous a dit - mais humblement et sur un mode interrogatif : car notre intention, par cette répétition, doit être de LUI demander un éclairage sur ce qu'Il a voulu nous dire.
Quand tu vas chez le médecin, par exemple, il te dit : « Vous souffrez du Syndrome de Raynaud (ou toute autre affection) » ; et toi, derrière, tu répètes : « Le Syndrome de Raynaud (ou toute autre affection) ? », dans le but évident d'obtenir une explication sur ce diagnostic obscur que tu ne comprends pas.
Dans la Salât, ton intention d'apprendre, de comprendre le sens de ce que tu récites, se manifeste par cette cause qu'est la méditation.
Et si ton intention est sincère, et ton effort de méditation réel, ALLAH ﷻ te répondra en ouvrant des portes de compréhension.
Et le sens profond des versets commencera à s'éclairer pour toi - chaque fois un peu plus, car le Coran est un océan sans fond, et les niveaux de lecture et de compréhension sont infinis - du sens littéral le plus apparent, aux multiples degrés de sens occulte.
Pour un non-arabophone qui ne comprend pas l'arabe, l'effort de méditation doit nécessairement passer par un double effort d'apprentissage préalable : apprendre les versets en arabe pour la seule récitation, et dans sa langue maternelle pour la méditation à proprement parler.
C'est fondamental.
Et, lorsqu'il récite le Coran, il doit avoir en tête, en arrière-plan, la traduction des versets qu'il récite.
Ça peut sembler fastidieux, mais c'est un exercice qui se pratique très bien avec un peu d'entraînement, et dont les bienfaits sont multiples - à commencer par la stimulation de la mémoire.
En plus d'obliger à une concentration accrue.
Aussi vaut-il mieux apprendre moins de Surat, mais les maîtriser parfaitement, tant dans la récitation que dans la traduction.
Quitte à répéter plusieurs fois la même à chaque prière - voire même un seul et même verset.
Et si tu te trouves dans une prière de groupe à écouter une récitation de nombreux versets dont tu n'as pas pu apprendre la traduction, contente-toi de te concentrer sur la récitation de l'Imam, d'en apprécier la beauté, et de fermer ton esprit à tout le reste.
Qu'ALLAH ﷻ nous facilite Sa Rencontre.
[Tous droits réservés © Stéphane Abdallah ILTIS / Abu Al-Huda : toute reproduction interdite, même partielle, sans autorisation écrite de l'auteur.]
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