بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ
Drôle d'époque que celle où nous vivons, où la parole donnée ne suffit plus.
Aujourd'hui, nous sommes caparaçonnés derrière une armada de mots de passes et de codes divers et variés, nous devons sans cesse justifier de notre identité à grands coups d'empreintes et d'iris, fliqués que nous sommes par des machines et des serveurs sans le moindre état d'âme.
Sans doute sont-ce les mêmes qui cherchent à nous protéger, qui ont inventé le danger permanent qui nous menace ?
Cette société contribue un peu plus au repli sur soi et à la paranoïa, à la délation et à la médisance.
On nous a fait perdre confiance en la Justice Suprême, et on nous a rééduqués dans la culture de la preuve, de la justification - et donc de l'Inquisition et du voyeurisme : on filme tout, on dévoile tout, on expose tout sur les réseaux sociaux, outils de dénonciation par excellence.
Et on balance à tout va, voyant dans le moindre acte une atteinte ou une offense, sans la moindre connaissance du contexte : on juge sur un instant T - sur une photographie rognée du temps qui ne montre pas toute la scène.
Ainsi surveille-t-on tout le monde, car on ne voit plus dans son prochain qu'un suspect, un coupable en puissance.
Qu'il est peut-être devenu par autosuggestion, car à force d'être perçu comme un diable, on finit par se convaincre qu'on en est un.
Voilà comment ce Système diabolique fabrique de la haine ordinaire.
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