بِسْمِ اللهِ الرَّحْمٰنِ الرَّحِيْمِ
Combien de musulmans ordinaires sont coincés entre l'Islam des Bisounours, qui ne jurent que par l'amour candide et croient que Kuffâr est un gros mot, et celui des rabat-joie monomaniaques obsédés par le Haram, le Shirk et la Bid'a ?
Entre les premiers qui sont tout amour et spiritualité ; qui oublient que l'Islam est aussi un modèle sociologique, économique et politique ; qu'il a une forte tradition militaire et qu'il a bâti son histoire par les armes ; que le Prophète (صلى الله عليه و سلم) était non seulement un guide spirituel, mais aussi un fin politique, homme d'État et chef de guerre.
Et les seconds qui sont d'une sécheresse désertique ; qui bloquent sur les apparences et les sciences exotériques ; littéralistes à l'extrême ; psychorigides sans la moindre tolérance ni la moindre souplesse ; qui brandissent l'anathème et le takfir comme on serre une main.
Il y a, j'ose l'espérer, un Islam du juste milieu qui s'efforce de faire la synthèse des sciences exotériques et ésotériques ; qui pratique la spiritualité autant qu'il se veut pragmatique, posant un regard lucide et engagé sur le monde qui l'entoure ; qui n'hésite pas à appeler un chat un chat et sait prendre parti quand il le faut ; qui n'est pas dans le rejet catégorique de tout ce qui n'est pas musulman, et même fait preuve d'ouverture ; qui n'est pas dans le jugement permanent et se montre tolérant à l'égard des frères et sœurs un peu négligents sur les obligations qu'imposent le Fiqh et la Shari'a ; qui est plus dans la Nasiha bienveillante que dans la condamnation systématique - mais qui sait sanctionner avec rigueur et fermeté quand il le faut.
Bref, un Islam intégral tel que s'efforce de nous l'enseigner, me semble-t-il, le Prophète à travers sa Sunna (صلى الله عليه وسلم).
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